terça-feira, outubro 05, 2004

L'imam de Vénissieux

L'imam de Vénissieux, à peine expulsable, déjà expulsé?

Lundi après-midi, le Conseil d'Etat cassait la décision du tribunal administratif suspendant l'arrêté d'expulsion • Mardi matin, le religieux était interpellé et conduit au centre de rétention de l'aéroport de Lyon •

Par Liberation.fr
mardi 05 octobre 2004 (Liberation.fr - 11:34)

"L'imam de Vénissieux, Abdelkader Bouziane, est plus qu'indésirable en France. Quelques heures à peine après la décision du Conseil d'Etat d'annuler une ordonnance du tribunal administratif de Lyon suspendant l'arrêté d'expulsion qui vise le religieux (lire l'article), il a été interpellé mardi matin et conduit au centre de rétention de l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry. Il devrait être expulsé dans la journée.

Sitôt connue la position du conseil d'Etat, lundi, Dominique de Villepin avait indiqué qu'il prendrait «toutes les mesures nécessaires pour mettre en œuvre cette décision de justice (qui) confirme le bien-fondé des motifs de l'expulsion de M. Bouziane décidée par le ministère de l'Intérieur le 26 février 2004». Le ministre de l'Intérieur avait d'ailleurs précisé que la «notification» de cette décision était «en cours». Quant à l'avocat de l'imam, Me Mahmoud Hébia, il a indiqué que son client «était disposé à se rendre dans les locaux de la police et acceptait d'être à nouveau expulsé vers son pays d'origine, l'Algérie».

Tout en assurant «respecter la décision du Conseil d'Etat», le défenseur de l'imam a estimé que la décision du ministre de l'Intérieur d'expulser son client était un «geste politique». Sa première expulsion était intervenue après la parution d'une interview accordée par le religieux au mensuel «Lyon Mag», dans lequel il soulignait notamment que «battre sa femme est autorisé par le Coran». L'arrêté ministériel avait été pris le 26 février pour «atteinte à l'ordre public», en raison de l'activité «doctrinale salafiste» de l'imam et de ses liens avec des groupes musulmans radicaux.

Reste une étape essentielle puisque le conseil d'Etat ne se prononçait que sur la décision de suspendre l'arrêté d'expulsion et non sur le fond. Le défenseur de l'imam attend maintenant l'audience du tribunal administratif de Lyon, qui doit juger la légalité de l'expulsion elle-même. Il a estimé, vendredi, que cette audience pourrait se tenir «dans les quinze jours» et a précisé que son client «aimerait y être présent». «J'apporterai alors les preuves que tout ce qu'on a pu dire sur lui, notamment sur ses liens avec des réseaux terroristes régionaux et internationaux était injustifié», a annoncé l'avocat. Et d'ajouter: «Tout est contesté, hormis son appartenance au mouvement salafiste et j'ai toutes les chances de faire annuler son expulsion»."






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